Bouquets de mots

 

 

Petite histoire intime de l'informatique ...et du site Fleurs à coeur

Le grand rêve pédagogique

Le complexe de Barbie

L'horloge du temps qui passe

 

 

 

 

 

Le grand rêve pédagogique

         
               Je me souviens d'un tableau noir, à l'université de Montréal.  Mon professeur de didactique y avait dessiné une montagne et il nous avait dit que tous les élèves étaient capables de l'escalader... à la condition qu'on les aide...
 
               Cette image correspondait tout à fait à ce que je pensais.  Dans ma tête de jeune pédagogue, j'avais même généralisé et j'étais convaincue que tout le monde pouvait réussir n'importe quoi (ou presque)...
 
               En tant que nouveau professeur de sciences, je pensais que tous les étudiants pouvaient réussir en sciences... tout dépendait du chemin qu'ils empruntaient pour gravir la montagne.
 
               La pédagogie consistait donc à indiquer le bon sentier à suivre vers le sommet.  J'avais poussé cette théorie jusqu'à créer des cours de chimie pour les enfants de 3 à 5 ans: la chimie pour les petits... et ça marchait !...
 
               Avec l'expérience, j'ai constaté qu'il ne suffit pas de guider l'étudiant vers la bonne piste.  Il faut souvent faire un grand bout de chemin avec lui et même quelquefois, il faudrait que l'on grimpe à sa place.


               Depuis quelques années, le guide de montagne est devenu Saint-Bernard à temps plein... Les mesures d'encadrement pédagogique se sont métamorphosées en secours direct, le Saint-Bernard passe son temps à transporter des étudiants sur son dos, jusqu'au haut de la montagne...
 
               De plus en plus d'étudiants cherchent à contourner la montagne plutôt que de la gravir.  Le guide refuse de leur montrer cette voie d'évitement.  Il pense que toute ascension nécessite un effort et que la gestion de cet effort est elle-même nécessaire à la formation.
 
               Est-ce que la montagne est trop haute ?...  pour les étudiants grimpeurs (lire bûcheurs ou brillants) elle n'est pas assez haute... pour d'autres la randonnée est essoufflante, mais ils atteignent à temps le sommet... mais pour les plus faibles, il faudrait un ascenseur (lire potentiel), un tremplin (lire motivation) ou tout simplement de meilleurs souliers (lire méthode de travail)...
 
               Le professeur est le guide, il peut changer l'itinéraire, il peut ouvrir de nouveaux sentiers, mais il ne peut pas rabaisser la montagne...
 
               Le guide-Saint-Bernard vieillit... il a mal au dos... il commence à s'essouffler... Il faut apprendre à l'étudiant à grimper lui-même et à choisir les bons souliers et les bons sentiers qui le mèneront vers la réussite (même quand le bon Saint-Bernard ne sera plus là).
 
               Mais, malgré tout, il restera toujours quelques étudiants qui ne voudront pas ou ne pourront pas lacer les bons souliers et qui resteront en bas de la montagne.  Le guide attristé consolera son côté Saint-Bernard en lui disant que ses efforts n'ont peut-être pas été vains. Il aura exploré de nouveaux sentiers qui pourront servir à d'autres.
 
               Il espérera avoir au moins donné le goût, à certains étudiants des plaines, de revenir un jour vers la grande montagne, ou vers de plus petites, quand ils auront les forces, la volonté et les bons souliers pour venir admirer les paysages grandioses que seuls les sommets peuvent offrir.
 


Le complexe de Barbie
                                                    
 
      "Maman tu es aussi belle que ma poupée Bout de choux"...
 
      Ouf!... Je préférerais être aussi belle que sa Barbie, mais le compliment est sincère, la poupée Bout de choux est sa préférée...
 
      Deux ans plus tard, la Bout de choux en lambeaux a laissé place à Barbie...
      Oh horreur...
      À la naissance de ma fille, tout était décidé...
      Elle aurait des livres à profusion, des camions et des poupées, mais jamais de Barbie... ce symbole d'objet sexuel, de femme coquette et frivole...
 
      Ma mère ne devait pas voir la chose de la même façon, elle s'est empressée de lui acheter la Barbie "femme d'affaire", la "championne de ski" et "l'étudiante modèle", pour finir avec la Barbie "rêve en rose" et la "perle de nuit"...
 
      Elles ont toutes servies l'imagination de ma fille.  La "femme d'affaire" est devenue chanteuse de rock, la "Barbie de rêve", conduit des camions (déménagement oblige) et la "perle de nuit" monte une motocyclette rose plus rapide que le cheval de la "Barbie étudiante".
 
      Aujourd'hui, c'est plutôt ma fille qui ressemble à une Barbie.  Vous savez le modèle aux grands yeux bleux et aux longs cheveux blonds.  Les amis, le téléphone et sa musique ont remplacé les poupées.  Ses anciennes complices dorment dans une boîte, mais pas question de les donner... elle les garde pour ses "futurs enfants"...
 
      Si aucune Barbie n'avait accompagné son enfance, serait-elle différente ?... 
      Le miroir la verrait-il moins souvent ?... 
      La bouteille de fixatif pour cheveux durerait-elle plus longtemps ?... 
      J'en doute... 
     
      Je n'ai jamais joué avec des Barbie, pourtant quelquefois j'aimerais bien ressembler à ces poupées à longues jambes pour qui tous les rêves sont permis...
 
 

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