<En 67, tout était beau… c'était l'année d'l'Expo...> Beau Dommage dans Le blues d'la métropole Expo 67… amies de filles, peace and love, guitare… C'était un temps marqué par l'idéal d'un monde parfait. Et c'est nous qui le ferions, ce monde idyllique… Cet été là, je l'ai passé à l'Expo… c'est là que j'ai vu l'avenir technologique et que l'espoir en la science s'est idéalisé. Bientôt la science guérirait toutes les maladies, donnerait la jeunesse éternelle et permettrait de communiquer instantanément avec tout l'univers. Un univers en paix et non pollué, car la science aurait réglé tous les problèmes qu'elle avait contribué à créer. Cette certitude optimisme de l'avenir était notre moteur et notre foi.

Ouf!… l'avenir s'est avéré tout autre mais pas complètement… je n'ai pas perdu espoir en la science et j'ai surtout confiance au génie et au cœur de l'homme …

Mes premiers contacts avec l'ordinateur je les ai eus en <tapant> sur cartes perforées des programmes informatiques. C'est ainsi que j'ai commencé à vérifier des programmes écrits en <langage machine> et en <assembler>, langages apparentés au martien… Je ne comprenais rien à ces programmes, mais je rendais service à des amis qui suivaient des cours d'informatique.

Cette expérience toute altruiste... (pas tant que ça car les gars d'info me plaisait bien... :-))) m'a donné un emploi d'été qui était plus proche de la science-fiction que de la réalité. C'était en 1970 et, même si les programmes étaient encore sur cartes perforées, puis imprimés sur des tonnes de papier, on commençait à utiliser les écrans cathodiques, les bandes magnétiques et les modems téléphoniques.

Par la suite, j'ai été à l'écart du monde informatique pendant environ dix ans : université, début de carrière. Je voyais certains confrères de travail se construire des ordinateurs et se passionner pour la programmation. Je disais que les ordinateurs étaient froids, je ne voulais pas toucher à ces objets déshumanisants… jusqu'à ce que je prenne un cours de programmation… et passe des centaines d'heures à programmer en basic... pour réussir à animer une petite molécule sur un écran monochrome Apple… Aujourd'hui, je peux faire cent fois mieux, en moins de deux minutes…

Côté matériel, les ordinateurs étaient de plus en plus petits et de plus en plus rapides, l'évolution s'est accélérée dans une course effrénée. De temps en temps, le matériel dépassant le logiciel et vice-versa.

Malgré tout, la vie continuait, ponctuée de joies et de peines. Famille, travail et loisirs se succédaient et s'entremêlaient joyeusement. La vie était belle.

Un jour, en 1998, la terre s'est arrêtée de tourner, le monde a perdu tout son sens, j'ai perdu ce que j'avais de plus précieux, ce n'était pas mon ordinateur, soyez-en sûr. C'était mon enfant, ma fille. J'ai voulu prolonger cette jeune vie en créant un site web à sa mémoire. Ce travail me rapprochait d'elle et me donnait l'impression qu'elle était encore là. Pour travailler ses photos, j'ai dû me familiariser avec Photoshop, pour créer le site j'ai exploré le html le java et d'autres outils essentiels à la conception de sites informatiques. Ma fille avait déjà commencé avant moi, en bâtissant, peu avant sa mort, un site web que j'ai intégré à son mémorial.

Quand on perd un enfant, on doit se trouver des bouées de sauvetage pour être sûr de garder la tête hors de l'eau. Le jardinage et la photographie, font partie de ces bouées. Je me suis remise au jardinage et plus particulièrement à la conception d'aménagement paysager, j'ai lu tout ce que je pouvais trouver sur ces sujets.

Comme, au Québec, la saison des fleurs est courte, je l'ai allongée en faisant des fleurs séchées.
Une autre façon d'assurer une certaine pérennité à mes fleurs, c'est de les photographier: je peux ainsi les admirer à l'année sur mon protecteur d'écran…

Ma fille étant une fleur dans plusieurs sens du mot (Jacynthe), mon amour des fleurs est en continuité avec ce qu'elle était. Partager ma passion des fleurs, c'est aussi une façon, d'envoyer un message d'espoir en la vie et de dire <protégez la nature>, c'est de cette volonté, qu'est né le site Fleurs à cœur.